Nous laissons la parole à Hoc Phéng Chhay, président du CVKR (Comité des Victimes des Khmers Rouges) :
Peindre c’est lutter. Dans le film « S-21 » de Rithy Panh, Nath qui fait face à ses ex-geôliers de Tuol Slèng lutte dignement contre la banalisation du crime par ces derniers. Sans haine et sans crainte, le peintre est lucide.
Aujourd’hui l’urgence chez Nath est la lutte contre la maladie (insuffisance rénale) qui fragilise les organes internes dont il souffrait intensément la semaine dernière. Son hospitalisation nous inquiète bien que sa vie ne soit plus en danger. Nath doit régler les frais d’hospitalisation qui sont exorbitants.
Nous devons l’aider à surmonter cette épreuve. Les associations « Le Cercle des amis de Van Nath » et « Les Amis du Cambodge » s’associent à notre action de solidarité.
En 2005, l’auteur du livre « Les paroles de l’Angkar », Henri Locard, ci-après « H.L », a déclaré que les tableaux de Nath montrant l’environnement concentrationnaire de Tuol Slèng étaient le fruit de son imagination (sic). Indigné, Nath a obtenu la confrontation. Sous l’œil des caméras H.L a déclaré reconnaître l’authenticité du témoignage de Nath. Toutefois, au sortir du filmage, H.L qui est l’ami de Suon Sikoeun (ex-bras droit de Ieng Sary) a contesté de nouveau les peintures de Nath. Beaucoup plus tard, H.L a finalement demandé pardon à Nath dans une lettre de quatre pages.
Nath a également parlé d’une diffamation dont il est victime. Le fait diffamatoire venant du proche entourage du père Ponchaud taxait Nath de « vietnamien parlant couramment la langue khmère ». Le but de la diffamation est le même que la dénégation de H.L avant son repentir.
Ces confidences nous poussent à exposer les photos des peintures de Nath que vous trouverez le 9 mai à la pagode de Vincennes. Ce geste signifie : être solidaire avec Nath dans sa lutte. En plus des photos, vous admirerez deux de ses tableaux (en vrai) ainsi qu’un film vidéo montrant Nath dans son atelier à Phnom-Penh.